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Jardin thérapeutique enrichi: définition

Jardin thérapeutique enrichi: définition

Contexte

La transition démographique qui s’opère dans une grande majorité de pays à travers le monde porte l’urgence pour les différents états à définir des politiques de santé publique adaptées au vieillissement des populations : la population des plus de 65 ans passera de 1 milliard en 2020 à 2,1 milliards en 2050. Les enjeux sont énormes et ils se traduisent en moyens humains, parcours gérontologique, réponses thérapeutiques et moyens financiers.

Avec l’augmentation de la dépendance, il convient de souligner les besoins croissants que les personnes âgées vont solliciter auprès des actifs pour faire face à leurs activités quotidiennes.

Les maladies neuro-cognitives dont la prévalence moyenne est de 67% dans les EHPAD à travers le monde, (WHO, Alzheimer.org, NHS reports 2020) constituent également un enjeu majeur pour la prise en charge au sein d’institutions MS.

Aux moyens humains et financiers nécessaires, il convient de souligner la place et le rôle de l’environnement sur la santé, le bien-être et la qualité de vie du sujet âgé.

Cet aspect insuffisamment pris en compte dans le développement des établissements gériatriques de la fin du XXème siècle laisse un héritage architectural et environnemental souvent remis en question voire critiqué aujourd’hui.

De nombreux travaux scientifiques depuis les années 2000 se sont efforcés d’identifier et de décrire les associations significatives qui existent entre l’environnement et la qualité de vie.

Ces travaux reflètent combien la santé, le bien-être du sujet âgé sont fortement dépendants du cadre de vie auquel les personnes sont exposées. Certains vont permettre de préserver des capacités, d’autres vont en accélérer la dégradation – observables par une amplification des troubles du comportement, des chutes ou de la désorientation spatiale.

D’autres enfin vont encourager le lien social, l’engagement dans des activités, voire la récupération de certaines facultés – pour les gestes quotidiens ou les capacités cognitives notamment pour celles atteintes de maladies neurocognitives.

Nos travaux de recherches nous ont conduit à explorer les potentialités de l’environnement et en particulier du jardin en institution psycho gériatriques. Ceci afin d’en apprécier les effets réels sur la santé et le bien-être des résidents. C’est ainsi que nous avons été conduits à décrire le concept de jardin enrichi. L’objectif de cet article est de poser les cadres conceptuels et de présenter les opportunités que présente ce concept pour les personnes vivant en institution.

La notion d’environnement sain

La déclaration de Stockholm sur l’environnement humain en 1972 a reconnu dans son Principe Premier : « L’homme a un droit fondamental à la liberté, à l’égalité et à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui permette de vivre dans la dignité et le bien-être »

Dans son rapport rendu à l’issue de la Conférence de Rio en 1992, l’OMS déclare « un environnement sain est la condition préalable à la réalisation d’autres droits humains ».

Cette déclaration est complétée en 2002 à propos du vieillissement par la phrase suivante « un milieu physique adapté peut faire toute la différence entre indépendance et dépendance pour les individus, mais il revêt une importance particulière pour les personnes âgées ».

Le concept d’environnement sain s’inscrit ainsi comme un droit individuel et collectif à bénéficier d’un espace de vie de qualité, d’un point de vue physique, psychologique et social.

Si cette notion s’est forgée à l’origine en réaction à des problématiques environnementales (pluies acides, pollutions industrielles, risque nucléaire), elle a trouvé une place parfois mal définie à la croisée du droit environnemental et du droit à la santé.

Les enjeux principalement cités concernent les pollutions atmosphériques, chimiques et de l’eau. Mais ils décrivent également les questions d’hygiène associées à des problèmes de salubrité, ils s’étendent à l’environnement professionnel, au cadre de vie d’une façon plus générale, associant la nutrition, l’éducation, le logement, le milieu urbain, les nuisances sonores et la qualité de l’air.

Les champs d’interactions sont immenses convoquant autant des questions de diagnostics, de gestion des risques, de règlementation que d’éducation à la santé.

C’est dans ce cadre conceptuel, que se développent des notions telles que l’écologie humaine (Ralph Waldo Emerson), la psychologie environnementale (Proshansky, Ittelson 1974), l’anthropologie et la question de la nature de Philippe Descola (2011), les travaux de distinction entre nature et culture, humain et non-humain  (« Nous n’avons jamais été modernes » de Bruno Latour).

L’environnement capacitant

Progressivement, l’environnement s’est affirmé au cours des dernières décennies comme un acteur essentiel de la santé. Il se prolonge avec la définition apportée par Pierre Falzon en 2005 avec la notion d’environnement capacitant, intervenant sur le pouvoir d’agir des individus : « L’environnement capacitant est sensible aux différences interindividuelles […] (âge, sexe, culture), compense les déficiences liées à l’âge, aux maladies, aux incapacités et prévient l’exclusion »

1/ Comment le jardin a-t-il pris un sens sur la santé Du jardin traditionnel au jardin thérapeutique

Les amateurs de jardin lui revendiquent d’être avant tout un espace de nature. Il n’en est primairement que la représentation humaine. Transférant à cet espace clos (hortus gardinus signifie jardin entouré d’une clôture) une visualisation d’un idéal imaginaire, le jardin a voyagé à travers les cultures et les civilisations.

Il a matérialisé dans son architecture, sa palette végétale, ses matériaux des aspirations philosophiques, religieuses et politiques.

Le jardin d’Eden, les jardins de Babylone, les jardins médiévaux ou andalous, les jardins des lettrés chinois, les jardins royaux ou les jardins anglais… chacun d’entre eux démontre une domination de l’homme sur la nature au service d’une idéologie, d’un courant de pensée, d’une religion ou d’une emprise politique sur un territoire.

Cette codification du monde réduite dans l’espace d’un jardin prend aujourd’hui une dimension presque mystique, idéalisée dans une période elle-même en quête de spiritualité.

L’Hortus conclusus

Cette codification est bien réelle – elle est un mélange de poésie inspirée par l’Hortus conclusus – comme une représentation du Cantique des Cantiques « Hortus conclusus soror mea, sponsa ; hortus conclusus, fons signatus » – (Ma sœur et fiancée est un jardin enclos ; le jardin enclos est une source fermée). ».

Cet Hortus Conclusus devenu au Moyen Age l’espace dédié au culte de la Vierge Marie associé à une vision paradisiaque – est la vision qui a voyagé jusqu’aujourd’hui lorsque l’on parle de jardin médiéval.

Cette représentation est idéalisée par le plan retrouvé au Monastère de St Gaal en Suisse alémanique. Fort de cet héritage historique, soutenu par les prouesses de paysagistes talentueux, le jardin s’est doté dans la conscience collective d’infinies vertus.

L’église catholique mais aussi l’Islam, utilisèrent le jardin comme vecteur de la représentation de leur idéal religieux. Celui-ci permettait en complément de l’iconographie d’être un support populaire à la représentation des valeurs religieuses voire du paradis (pairidaēza à l’origine en iranien avestique).

2 /Le concept de jardin thérapeutique

Le terme « jardin thérapeutique » est une notion qui a fait son apparition au cours des années 1990, sans bénéficier de la définition d’un cadre conceptuel précis. Il était une traduction du terme « healing garden (expliquer la traduction) » qui met davantage en avant (faire une phrase supplémentaire) la présence de plantes médicinales et fait référence aux jardins des Monastères au Moyen-Age où elles étaient cultivées.

L’accueil favorable qui est fait au jardin en forme par essence un espace idéal pour accueillir une mission thérapeutique.

Non seulement parce que la construction sociale en a fait un lieu vertueux et populaire, mais aussi parce que son aménagement ou son adaptation est soumis à moins de contraintes financières et règlementaires que les bâtiments.

Parmi les premières publications qui fondèrent le concept de jardin thérapeutique, il y a les travaux de R Ulrich (Ulrich, 1984) qui démontraient que la vue sur un jardin depuis la fenêtre d’une chambre d’hôpital accélérait la convalescence post-opératoire.

De nombreuses suivirent, mais il faut noter que les établissements de santé n’attendirent pas la contribution de la recherche pour doter leurs hôpitaux, dispensaires, mais aussi les sanatorium de jardins ou de parcs (Grandvoinnet, 2010) ; on y vantait à la fin du XIXème et début du XXème, les bénéfices d’un parc paysager sur la santé des tuberculeux.

Le concept de Green Care

Les anglo-saxons décrivirent le concept de Green Care (“(16) (PDF) Green Care: a Conceptual Framework. A Report of the Working Group on the Health Benefits of Green Care,” n.d.)

Si l’on se reporte à l’ouvrage de C. Cooper Marcus (Healing Gardens 1995), la définition s’énonce ainsi : « Un sens général désignant des jardins ayant un effet positif sur le stress et d’autres influences positives sur les patients ».

Il s’agit principalement d’un espace extérieur, souvent assimilable à un jardin, implanté dans un établissement médico-social.

La démarche générale de conception du jardin thérapeutique est centrée sur l’adaptation à l’environnement présent dans l’établissement médico-social où il est projeté, et la réponse aux exigences liées à l’ergonomie et la sécurité (= accessibilité) – si bien que lorsque l’on se reporte à la littérature qui lui dédiée, le jardin thérapeutique reste une notion relativement floue, tant dans ses attributs que sa finalité.

L’environnement enrichi : laboratoire de recherches pour le jardin enrichi

Le concept d’environnement enrichi a été décrit pour la première fois par Donald Hebb, un neuropsychologue de l’Université de McGill (Montréal).

Les travaux qu’il a mené à partir de 1946 sur des populations de souris vivant dans des cages avec des niveaux progressifs d’aménagement ont permis de démontrer dans un premier temps que celui-ci avait un effet significatif sur leur capacité à résoudre des problèmes.

L’aménagement des cages a été faite de façons différentes les unes sans éléments particuliers en dehors d’une mangeoire et d’un abreuvoir, les autres avec des accessoires qui vont par des activités ludiques, stimuler leurs capacités cognitives.

  •  roues
  • labyrinthes complexes et changeants
  • problèmes à résoudre pour accéder à la nourriture
  • échelles et bascules

Mais aussi la convivialité par le partage de l’espace avec d’autres congénères.

C’est au cours des années 60, avec une équipe de chercheurs américains composée de Bennett, Diamond, Krech & Rosenzweig, que la notion d’environnement enrichi révèle son potentiel.

Comparant différents types d’environnements, les uns appauvris, les autres enrichis, des expériences répétées ont permis d’établir une véritable correspondance entre l’enrichissement de l’environnement et le volume et l‘épaisseur du cortex cérébral.

L’une des expériences phare:

Conduite par l’équipe du laboratoire américain de l’Institut national de Santé mentale (National Institute of Mental Health), comparent une exposition pendant une durée d’un mois d’un groupe de rat à ce qu’ils appellent ECT (Environment complexity & Training) c’est-à-dire un environnement complexe et stimulant, d’un autre groupe de rat placé en IC (Isolated conditions) autrement dit à l’isolement.

Une exposition est programmée par séquence de 30 minutes par jour pour le groupe ECT, dans un espace stimulant les fonctions cognitives dans lequel des croquettes sucrées étaient distribuées à chaque succès dans la résolution d’un problème.

La composition de cet espace étant modifié chaque jour. Pendant ce temps, le groupe IC restait dans une cage aux trois côtés fermés et avec un accès non restrictif à la nourriture et à l’eau.

L’idée que l’environnement puisse avoir un effet sur le comportement ou les capacités cognitives était une donnée globalement acquise soutenue par les différentes observations faites sur des individus en fonction du milieu dont ils étaient originaires.

Cela participait et renforçait les théories développées dans les sciences de l’éducation.

De nombreuses publications scientifiques

Par contre que le cerveau d’une souris puisse s’accroître et se ramifier en fonction de l’exposition à l’environnement, et qu’il contribue à en modifier la taille et la structure ouvrait des perspectives qui furent ensuite explorées dans de nombreux laboratoires :

  • Une équipe chinoise démontre que l’hypo-perfusion cérébrale chronique risquant de provoquer des troubles cognitifs par une expression réduite de CREB phosphorylé, est compensée par un EE.
  • Des japonais confirment que l’EE permet de compenser les déficiences de mémoire de souris avec une mutation PACAP -/-
  • Une équipe indienne souligne que l’EE permet de réduire le risque de syndrome dépressif chez des souris affectées par des troubles cognitifs et restaure la plasticité synaptique anormale de l’hippocampe.
  • Des chercheurs israéliens de l’Université Ben Gourion observent que des souris exposées à un EE ont montré un net progrès dans la guérison des lésions cérébrales.

Utilisant le test de reconnaissance d’objets nouveaux et d’orientation à l’intérieur de labyrinthes, ils ont tenté de déterminer le niveau de fonctionnement mémoriel et cognitif des souris placées dans des cages standard par rapport à celles se trouvant dans des environnements enrichis – cages plus grandes contenant des stimuli supplémentaires, des roues pour courir, de la nourriture et de l’eau en quantité, un espace ouvert, et des objets à explorer régulièrement changés.

D’autres publications soulignèrent les bénéfices de l’environnement enrichi sur la perception de la douleur, la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer. Sils foisonnaient dans le modèle murin, peu de transpositions à l’homme issues d’une démarche de recherche translationnelle virent le jour.

Il faut noter cependant des travaux conduits sur l’autisme et l’enrichissement environnemental. Une étude randomisée, contrôlée sur des enfants autistes démontrait après 6 mois d’exposition à un environnement enrichi, que parmi les participants, 21%  d’entre eux ne répondaient plus aux critères qui les avaient classifiés en tant qu’autiste avant l’étude.(Woo et al., 2015)

Le concept de jardin enrichi

Le jardin enrichi est une innovation résultant de l’association du concept de jardin avec celui d’environnement enrichi.

En cela, il offre au jardin une définition nouvelle et spécifique.

Comme il convient de le faire dans la description d’un concept innovant, en référence à la caractérisation d’un concept décrite en 1923 par Ogden & Richards, il convient d’en apprécier la portée des 3 dimensions : dénomination, compréhension et extension.

Définition du jardin enrichi : le jardin enrichi est un espace extérieur aménagé dans des limites éventuellement définies par une clôture, pour lequel la végétation a été enrichie de de modules spécifiquement conçus et choisis afin de favoriser la fréquentation, l’appropriation, le bien-être et les marqueurs de santé des personnes qui le fréquentent.

A l’inverse de la conception d’un jardin traditionnel qui se fonde sur l’adaptation à l’environnement, celle du jardin enrichi est fondée sur l’humain et la (ou les) pathologie(s), le (ou les) troubles dont il est atteint afin d’y apporter une médiation bénéfique.

 

Jardin thérapeutique enrichi : définition – Compréhension 

Familiarité : :  la compréhension est instantanée dès lors que le terme est perçu par une audience familière du concept d’environnement enrichi. La problématique pour la compréhension réside principalement dans l’appréciation du type d’enrichissement contenu.

 Résonance : La présence du mot « jardin » dans la dénomination ouvre une familiarité importante qui peut potentiellement par excès de familiarité atténuer la perception du concept de « jardin enrichi » par rapport à un « jardin conventionnel »

Parcimonie : La simplicité des termes utilisés est assurément un facteur favorable à l’adoption du concept. La caractérisation des attributs principaux qui lui sont associés : fréquentation, appropriation et bénéfices sur la santé en renforcent la légitimité tout en lui offrant une certaine exigence

Cohérence : le concept associant jardin et environnement enrichi dans ses attributs et ses objectifs en assure la cohérence.

Différenciation : la différentiation en est formée par ses 3 attributs majeurs et la caractérisation qui en est faite par une activité de recherche scientifique avant celle de conception architecturale.

Profondeur : le principe de recherche scientifique qui fonde le concept, les objectifs de santé qui l’accompagnent en forment la profondeur

Utilité théorique : le concept ouvre un champ nouveau dans le développement et l’usage du jardin par rapport à la perception actuelle. Bien que celle-ci soit parfois polluée par l’idée reçue que n’importe quel jardin, sans attribut spécifique puisse offrir les mêmes fonctions

Utilité de champs : le concept de jardin enrichi offre des ouvertures d’extensions vers de nombreux champs qui restent à explorer tels que la prévention des maladies professionnels, l’espace urbain, mais aussi la transposition du concept d’« environnement enrichi » vers d’autres espaces que le jardin.

Jardin thérapeutique enrichi : définition – Les principaux attributs du jardin enrichi

L’appropriation 

nous n’avons pas identifié de publications s’intéressant au concept et au processus d’appropriation de son environnement par un résident en EHPAD. Il s’agit pourtant d’un enjeu essentiel dès lors que l’environnement est considéré comme un facteur déterminant pour la qualité de vie et la santé du résident.

Plusieurs modèles ont cependant contribué à décrire le processus d’appropriation d’un espace public et les facteurs qui y participent. On citera notamment les travaux de GN Fischer (1975) ou de Ripoli & Veschambre (2005).

Et ainsi que le souligne K Popper ou R Boudon, chaque individu n’abordera pas l’appropriation dans une dynamique collective, mais à l’issue d’un processus personnel et individuel.

Son mode d’appropriation d’un jardin enrichi définira son rythme de fréquentation et la nature des interactions qu’il établira avec l’espace. Notre travail de recherche consiste à travers une étude qualitative à identifier les différentes étapes du processus d’appropriation du jardin enrichi par les résidents, à caractériser les modes d’appropriation à travers les interactions qu’ils établissent avec le jardin.

Ce travail innovant dans le jardin est également riche d’enseignement sur les interactions qu’établissent une personne âgée en institution avec son environnement. Il conviendra également de mettre en relation ce processus avec celui décrit par GN Fischer, mais aussi Ripoli et Veschambre dans l’espace public.

Un suivi et un enregistrement de la fréquentation par un groupe de résidents participants à l’étude, permettra de vérifier s’il existe une relation significative entre l’appropriation et le rythme de fréquentation.

Jardin thérapeutique enrichi : définition – des effets positifs sur la santé et le bien-être :

C’est sans doute ici l’enjeu ultime du jardin enrichi. Conçu à partir et autour de la santé du résident, l’environnement du jardin doit l’accompagner vers un sentiment de bien-être, une qualité de vie et une préservation voire une amélioration de ses marqueurs de santé.

Une étude pilote contrôlée conduite en comparant des résidents en EHPAD atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé, répartis entre un groupe contrôle (ne fréquente pas de jardin), un groupe fréquentant un jardin sensoriel conventionnel (JSC) et un jardin enrichi (JE) a été publiée en juin 2021 dans la revue Alzheimer Research & Therapy.

Cette étude met en évident que les participants du  groupe (JSC) ne présente aucune différence significative avec le groupe contrôle et marque une dégradation continue de ses capacités cognitives et de son indépendance fonctionnelle ; alors que les participants du groupe JE se caractérisent par une récupération de capacité sur les échelles de mesure respectivement MMSE et ADL.

Des études complémentaires se sont révélées nécessaires, afin d’élargir l’évaluation des effets du jardin enrichi sur les principales échelles utilisées en gériatrie et en particulier celles pour lesquelles il existe déjà des indications dans la littérature : les troubles du comportement, le lien social, l’estime de soi. Mais il convient également de caractériser la relation entre appropriation et bénéfice sur la santé et la qualité de vie.

Les perspectives

Les perspectives offertes par ces travaux de recherche sur le jardin enrichi. Ils devraient contribuer à décrire les interactions d’un résident en EHPAD avec son environnement et identifier les facteurs qui les favorisent. Conçus autour de la satisfaction du résident, fondé sur une activité de recherche, le jardin enrichi peut-il être prédictif des améliorations qu’il est susceptible de produire. Il ne faut pas écarter cependant que chaque personne se résout suivant des règles qui lui sont propres et l’on ne peut décrire le jardin comme un design universel. C’est par l’anticipation dans la conception du jardin enrichi, des attentes du plus grand nombre que l’on pourra tendre vers une généralisation de ses bienfaits.

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Jardin sensoriel: quelques repères

Qu’attend on d’un jardin sensoriel et que doit on y aménager? Quelles sont les exigences mais aussi les risques à éviter en fonction des populations accueillies

Le Jardin des Cinq Sens

Il n’est pas outrancier de dire que tous les jardins sont sensoriels. Il convient cependant d’apprécier que le simple fait de qualifier un jardin sensoriel, souligne l’importance que l’on accorde à la stimulation des sens qui lui est confiée.

Bien souvent lorsque l’on parle de jardin sensoriel, on s’inspire du jardin des Cinq Sens au Moyen Age dont la littérature médiévale et l’iconographie nous a transmis quelques descriptions. Ce jardin symbolique du paradis perdu a été reconstitué à Yvoire, un village médiéval de Haute Savoie, que l’on peut visiter.

Bien souvent aussi, on confie au végétal cette mission de stimuler les 4 sens (odorat, goût, toucher, vue), laissant aux oiseaux et à une source le soin de l’ouïe.

L’intention suggérée par cette appellation de « jardin sensoriel » se fonde sur la conviction que la stimulation des sens est une base essentielle à la restauration d’émotions, de sensations précisément parce qu’elles seront inspirées par la nature.

Les plantes sensorielles

Il serait difficile de classer les  essences végétales en fonction de leur sensorialité. Certaines sont peu odorantes mais offrent une floraison très vive, d’autres ne sont ni odorantes, ni florales, mais disposent de racines, de feuilles ou de fruits au goût très marqué.

D’autres enfin présentent une texture particulière, soit sur sur leur feuillage, sur l’écorce, ou des baies: tantôt très douce, tantôt très rugueuse. Et puis il existe des essences qui offrent tout cela à la fois de façon rythmée avec les saisons.

Ce que nous percevons avec nos sens intacts est cependant bien souvent différents lorsque la perception est altérée par l’âge ou la maladie.

Nous avons vérifié cela en circulant dans des jardins réputés sensoriels équipés de simulateurs de vieillissement, et avons perçu nettement qu’il était essentiel d’ajuster le choix de la palette végétale avec cette altération de la vue, de l’odorat, du goût, du toucher.

Jardin sensoriel : Toucher le végétal

Il nous est apparu qu’au delà de la sensation perçue en touchant un feuillage par exemple, ce qui importait souvent davantage c’était la différence de perception entre une feuille soyeuse et une autre plus rugueuse que l’on disposera à proximité.

Il peut être avantageux d’envisager de former des massifs avec une diversité d’essences dont la texture évolue de façon progressive par exemple depuis une grande douceur vers une grande rugosité.

Une liste ne saurait être exhaustive, on citera cependant :

les écorces et tiges intéressantes

  • Betula utilis jacquemontii (la desquamation de l’écorce avec l’Acer griseum est une source de découverte)
  • Phyllostachys nigra – le bambou noir, mais aussi les autres variétés de bambous avec leur écorce lisse,
  • Pinus mungo, la forme crevassée des écorces de pins, se retrouvent sur toutes les essences. On privilégiera des variétés dont les dimensions s’ajustent à celles du jardin
  • Rosa rugosa (texture rugueuse)
  • Gallium aparine plus souvent appelé gaillet gratteron intrigue par sa structure collante

les feuillages aux textures surprenantes

  • Stachys lanata (particulièrement soyeux)
  • Stipa tenuissima ( une graminée très tendre appelée aussi cheveux d’ange
  • Ophiopogon planiscapus Nigrescens – une vivave graminiforme au feuillage noir, surnommée « barbe de serpent »
  • Sedum spectabile : la famille des sedum est très riche et offre un choix extraordinaire de couleurs et de textures

Cette petite liste n’est qu’une invitation à explorer la richesse de la botanique qui offre des opportunités d’association de textures que l’on pourra disposer en respectant leurs compatibilités de façon par exemple à organiser une gradation de sensations qui pourront être perçues simplement en passant la main sur la surface de leur feuille.

Il convient évidemment de les disposer sur une butte ou un talus afin qu’elles soient à portée de main. A moins de proposer une expérience pieds nus, ce qui conviendra par exemple à des enfants autistes ou handicapés mais valides, en marchant sur une pelouse ou un tapis de mousse.

La suggestion de l’expérience pieds nus pour des personnes âgées dépendantes se heurte souvent à leur difficulté à se déchausser pour se rechausser ensuite.

Regarder autour  de soi

Jardin sensoriel

Le jardin s’impose lorsque l’on ne souffre pas de déficience visuelle par le regard. Tout y est l’occasion de décliner un spectacle riche en prenant garde à respecter la perception visuelle qui dans bien des cas s’avère défaillante.

C’est pourquoi, il convient de repenser l’architecture végétale afin de la rendre la plus lisible possible. Alterner avec de fortes nuances les différentes profils et horizon, mettre en valeur les formes particulières en les associant ou en les isolant, regrouper les essences par couleurs homogènes, répartir dans le jardin les hauteurs différentes.

La richesse de la flore et la diversité apportée par le rythme des saisons multiplient les possibilités.

Ainsi il sera intéressant d’associer les écorces rouges du Cornouiller (Cornus sanguinea), avec le feuillage des Heuchères (Heuchera Cherry Cola) sans oublier le feuillage d’automne que revêtent qu’offrent le Cotinus, le Sumac de Virginie ou certaines variétés d’Acer palmatum.

Les couleurs !

Rouges encore seront les fleurs de certaines Achillées ,  Echinacées, Geranium vivaces, et la liste serait bien trop longue pour qu’il convienne des les citer ici. Et l’on hésitera pas non plus pour l’hiver à mettre en valeur les baies lorsqu’elles ne sont pas toxiques.

La profusion des possibles se règle avec l’harmonie recherchée et la finesse des nuances que l’on souhaite offrir au regard.

Ainsi à la monotonie d’un massif monochrome, on préférera un dégradé progressif déclinant une couleur ou l’évolution du feuillage entre deux couleurs.

Jardin sensoriel: Les profils

Proposant une rivière végétale qui s’écoulerait depuis un lierre bicolore (jaune et blanc ou vert et blanc) vers un lit bordé d’Aegopodium podagraria dont l’association de vert et de blanc sur les feuilles sera rythmée par les verts plus vifs de la Festuca glauca, pour évoluer ensuite sur des ilôts d’Hosta, bordés de Lamium maculatum

Les rives de cette rivière végétale pourront être suivant le terroir être bordées d’Hackonechloa ou d’Ophiopogon. Cet exemple n’est qu’une suggestion pour illustrer l’intention. Le fait même d’offrir une séquence végétale dont les nuances sont rendues lisibles, invitent à réagir, à compléter la série par une nouvelle variété qui y trouverait sa place.

Et c’est précisément cela qui est recherché aussi , stimuler le regard et susciter des réactions et des propositions par le résident.

Structurer l’espace, former les massifs, aménager des atmosphères différentes, créer des nuances entre les vides et les pleins, répartir l’ombre et la lumière, former des reliefs, adapter les pentes, pour à la fois rassurer sur l’ergonomie et l’adaptation du jardin à une expérience bienveillante.

Sentir la nature

Bien sûr lorsque l’on parle d’odeurs du jardin, on pense en premier lieu aux plantes aromatiques. Mais le champ est bien plus large si l’on reconnait aux plantes toutes les richesses de parfums que peuvent émettre leurs racines, tiges, feuillage, fleurs et fruits.

L’odorat est évocateur de sensations tant par les bonnes que les mauvaises odeurs. Certaines plantes sentent mauvais, d’autres réjouissent les narines, on se plonge dans certains calices floraux comme une fuira l’odeur de certaines racines.

Percevoir, reconnaître et discerner ces réactions face à des stimulations sensorielles, est une expérience qui vient toucher aux racines de la construction de la personne lorsqu’enfant, elle a pu faire d’elle-même ses explorations de la nature.

C’est une construction personnelle, dont certains handicapés ont pu être privés, n’ayant pu parce qu’ils circulaient dès leur plus jeune âge dans des fauteuils roulants, respirer l’odeur de la terre humide entre leurs doigts, tomber le nez dans la mousse ou un tapis de feuilles.

C’est aussi à ces jardins que nous confions cette mission d’apprendre ou de retrouver ces évocations sensorielles qu’offre la nature.

Les plantes aromatiques

Elles sont si nombreuses qu’il serait vain de tenter d’en établir la liste. Il ne s’agit pas cependant de former un herbarium exhaustif, mais de choisir parmi elles, celles qui offriront des expériences différenciées et perceptibles.

Le handicap, le vieillissement altèrent souvent l’odorat, il est important pour éviter la confusion, de rendre ces plantes accessibles, de les disposer pour celles qui n’ont pas une grande hauteur à porter de nez, de ne pas associer avec trop de proximité des essences qui auraient une odeur très forte, au risque de ne plus pouvoir les discerner.

En utilisant le relief d’un jardin, ou en le formant (talus, butte, muret…) lorsqu’il n’existe pas à l’origine, on offrira une déambulation au milieu de plantes évocatrices, de souvenirs, de cuisine, de parfums.

Il convient d’avoir en mémoire que les plantes aromatiques rythment les saisons, et que qu’il ne faut pas se limiter au printemps ou à l’été pour stimuler les sens.

Les odeurs sont parfois aussi puissantes en automne ou en hiver, avec celles de la pluie sur la surface d’une pierre, les pommes de pins, les champignons, les fougères ou la mousse. Le tout est de le prévoir et de le favoriser.

Redécouvrir des saveurs

Le jardin devient un lieu de gourmandises, si l’on en cultive les ingrédients. Il s’agit là de cueillette spontanée que l’on pourra faire d’un fruit, d’une feuille. Les fruits rouges pour cela sont une excellente solution, qui attirent le regard lorsqu’ils mûrissent en profusion.

Il convient de choisir des fruits ou des feuilles aux textures souples pour les personnes qui souffrent de problème de déglutition.

Former des « murs gourmands » associant de la sauge, de l’oseille, de l’origan, de la menthe, des fraises et des fraises des bois, des mini-courgettes ou des cornichons et de la mâche ou du cresson en hiver…

Lorsque l’on dispose d’une serre ou d’un mini-tunnel, il est possible d’étaler cette offre sur une période plus large et d’enrichir le mur gourmand lorsque les plantes parviennent à maturité.

Un débat existe parfois, de savoir si le jardin doit être un marqueur des saisons.

Très certainement pour la vue, lorsque l’on offre des couleurs au printemps ou à l’automne, mais ce n’est pas essentiel non plus de faire porter intégralement au jardin cette mission pédagogique.

Si l’on peut expliquer, montrer comment on est parvenu à faire mûrir certains fruits en décembre, et que la gourmandise permet de préserver au jardin cette attraction du palais.

Profiter des sons

C’est le sens que le jardin sollicite le moins spontanément, et l’on apprécie particulièrement un espace pour son silence. Et pourtant que serait-il s’il était totalement silencieux.

La difficulté étant de trouver la juste mesure, entre l’amplification nécessaire pour atteindre une ouïe souvent défaillante, et l’exaspération que peut produire certains sons sur des humeurs fragiles.

Attirer les oiseaux, favoriser des espaces de nichement et amplifier les sons qui s’en dégagent…

Planter des massifs mellifères et favoriser le bourdonnement des abeilles, amplifier le bruit d’une source si elle ne présente pas de risque de sécurité ou de stimulation de miction chez des personnes incontinentes, former des toits où résonnera le martèlement d’une pluie, disposer des plantes qui amplifieront le bruissement du vent dans les feuillages.

Les matières du jardin

Il n’est pas que les plantes pour former cette expérience des sens.

Jardin sensoriel: le toucher :

Le choix de pierres aux formes lisses ou rugueuses, l’utilisation du bois, du métal dont la surface offrira des expériences différentes.

Un toucher qui donnera une sensation de chaleur lorsque la matière aura séjourné longtemps au soleil, ou de froid au petit matin ou lors des saisons hivernales.

Il n’est pas nécessaire d’utiliser trop d’artifices pour cette expérience de matières et le mieux est sans doute de faire preuve de créativité et d’imagination pour que ces aménagements émergent dans le jardin de la façon la plus naturelle possible.

Jardin sensoriel: l’ouïe:

Le carillon tintant au vent, est sans doute un piège qu’il convient d’éviter, comme il convient d’éviter les dispositifs sonores qui bruisseraient spontanément et sans contrôle, particulièrement pendant la nuit.

Chez certaines personnes fragiles, un son répété et continu peut conduire à l’exaspération ou une sur-stimulation ouvrant à des troubles du comportement. Il en est ainsi des fontaines japonaises shishi odoshi ou de ces carillons suspendus qui tintent jour et nuit par période de grands vents.

La présence d’instruments de musique aux sonorités douces et harmonieuses, à l’ergonomie adaptée peut être une chance dans un jardin correctement agencé.

Jardin sensoriel: la vue:

Outre le végétal, le jardin est le lieu où de nombreux aménagements sont possibles dès lors qu’ils se justifient, que leur budget est compatible avec les enjeux du lieux. L’enrichissement du jardin se fondent sur de nombreux modules qui peuvent conduire à des activités adaptées tant sur le plan thérapeutique que le bien-être.

En offrant de l’ombre sous une pergola, en structurant l’espace sur des perspectives allongées, en évitant l’enfermement par des clôtures opaques, le concepteur peut valoriser de nombreuses matières qui donneront au jardin sa pleine dimension bienveillante et sensorielle.

La présence d’oeuvre d’art peut être une expérience sensorielle et émotionnelle vertueuse dès lors qu’elle n’est pas purement conceptuelle. L’équipe du CHU de Nancy a travaillé pendant plusieurs années sur l’intérêt de créer des espaces artistiques par l’aménagement de sculptures.

La présence de miroirs lorsqu’elle est correctement ajustée peut être l’occasion d’amplifier des effets de couleurs, de reflets, de lumières.

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Jardin enrichi et jardinières ergonomiques

Bien souvent l’installation d’un jardin dit « thérapeutique » se limite à l’implantation d’une ou plusieurs jardinières surélevées sur une terrasse au milieu de quelques massifs de lavande et de romarin. Qu’en est-il? Jardin enrichi et jardinières ergonomiques:

jardin enrichi et jardinières ergonomiques

Le choix d’une jardinière surélevée résulte de trois critères principaux :

  • ergonomie
  • usage
  • esthétique

De nombreux fabricants , qu’il s’agisse d’ateliers de menuiserie, d’assemblage bois ou de moulage en plastique ont développé des produits qui peuvent apporter des réponses intéressantes à l’activité de jardinage en EMS. Quelle place donner à ces jardinières dans un jardin et comment les implanter pour les valoriser au mieux.

La Fondation Thrive en Grande-Bretagne qui a fondé l’essentiel de sa démarche sur le principe de l’hortithérapie « Gardening for Health » (Jardiner pour être en bonne santé), a développé dans ce domaine une expertise largement partagée à travers ses activités de formation. Il faut reconnaître que la culture des britanniques les préparent très naturellement à se tourner vers le jardinage.

D’une façon générale, notre expérience – les verbatim que nous avons analysés à la suite d’ateliers de jardinage en EHPAD ou FAM nous invitent à adapter correctement la solution qui pourra être proposée en fonction des populations accueillies. La même adhésion à une activité de jardinage ne s’exprime pas de façon unanime par les résidents et l’ergonomie offerte par la surélévation des ateliers de jardinage n’apporte pas à elle seule la réponse à toutes les attentes.

Jardin enrichi et jardinières: Quelle ergonomie?

Elle constitue bien souvent la préoccupation majeure dans le design de ces « tables » de jardinage. Il s’agit alors de trouver  le bon compromis entre les différents enjeux:

– l’autonomie (enfant, adolescent, adulte, sujet âgé)

– les personnes à mobilité réduite et verticalisée

– celles qui ne se déplacent qu’en fauteuil (fauteuil simple ou  motorisé)

Ces différents éléments vont définir une hauteur du plan de travail, la hauteur nécessaire pour le passage des jambes sous le plan de jardinage, et par conséquent la profondeur de travail de la terre, mais aussi la surface de plantation accessible suivant que l’on est en position debout ou dans un fauteuil.

Il peut-être pertinent en fonction de ces différents enjeux d’ajuster le choix de sa table de jardinage afin d’avoir une solution qui s’adapte à tous. Une possibilité consistant à utiliser une table qui offre une ergonomie différente en fonction des personnes qui l’utilisent. Car la hauteur de travail debout n’est pas nécessairement compatible avec celle d’une personne assise.

L’usage

jardin enrichi et jardinières ergonomiques

Plusieurs articles ont été consacrés sur ce site aux activités de jardinage. Notre suggestion principale est de réserver une partie de ces jardinières à des cultures permanentes  de plantes condimentaires ou aromatiques. Leur cueillette permettra par exemple d’agrémenter l’assaisonnement des plats, et d’utiliser le reste comme un « tableau effaçable ». Sur ce plan de travail on organisera des séquences de jardinage (semis, jeunes plants, récolte) avant de transplanter les végétaux vers un espace potager, un massif ornemental ou des jardinières ornementales. En effet mobiliser ces jardinières, généralement de taille réduite, pendant toute une saison pour récolter des potirons à la Toussaint risque de démobiliser l’attention des résidents.

L’enjeu n’est pas de former des horticulteurs, mais de retrouver ou de partager un plaisir du jardinage entre la manipulation du végétal et de la terre, son observation, son évocation. C’est aussi respecter quelques séquences procédurales et des consignes, tout en offrant la récompense d’un goût partagé (manger des fraises muries au soleil, cueillir des fleurs pour décorer sa chambre…)

Jardin enrichi et jardinières ergonomiques: L’esthétique

Il est observable que bon nombre de ces jardinières ne sont pas des meubles très décoratifs et qu’ils vieillissent plus ou moins bien. La terre y est séparée du sol, si bien que les besoins en arrosage sont plus importants; d’autant que la nécessité de mettre à disposition une terre facile à travailler va privilégier le choix d’un terreau horticole qui se dessèche vite au soleil.

Leur forme, leur implantation n’offre pas toujours une esthétique suffisante pour encourager à leur utilisation. Leur dimension oblige à une activité de grande proximité entre résidents. Alors que certains apprécient le jardin pour y trouver un peu d’isolement vis à vis de la pression de la vie collective.

Une solution que nous avons développée qui tout en préservant l’ergonomie requise, consiste à former un talus ergonomique avec un soutenement en bois, de différentes hauteurs. Cette formule permet d’accompagner harmonieusement le profil d’un terrain.  Cela est l’occasion d’utiliser la terre qui est décaissée lors de la formation d’aller, de disposer d’un substrat plus hydrophile que l’on allègera avec un apport en terreau horticole.

Enfin, il est possible d’aménager le long d’un talus ainsi formé, des espace adaptés pour l’accès aux personnes à mobilité réduite. Plutôt que d’être confiné sur des dimensions réduites, le talus ergonomique agencé sur plusieurs mètres accompagnera la promenade dans le jardin, pourra être alternativement planté de végétaux adaptés à la cueillette (fleurs, fruits) et d’espaces adaptés à l’hortithérapie.

Il convient avant tout quelle que soit la solution retenue de s’assurer que ces espaces ergonomiques de cultures respecteront l’esprit d’un jardin, plutôt que de s’ériger comme un mobilier adapté pour personnes handicapées ou fragiles.

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