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L'importance de l'environnement sur la santé
Préserver la santé et la qualité de vie des personnes âgées en perte d’autonomie vivant en institution est un défi important. Le rôle de l’environnement physique sur la santé des résidents a été régulièrement exploré pour ce qu’il participe de préserver les capacités. L’enrichissement de l’environnement, initialement conçu dans le cadre d’études animales, s’est révélé être une réponse valable au vieillissement dans le domaine de la santé humaine environnementale. Notre équipe a publié en 2021 les résultats d’une étude pilote contrôlée montrant les effets positifs d’un jardin enrichi sur la santé des résidents de maisons de retraite atteints de la maladie d’Alzheimer. Le concept de jardin enrichi est inspiré des travaux réalisés sur l’environnement enrichi, sur le modèle de la souris, transposé au cadre spécifique d’un jardin. Nous avons l’intention d’étendre notre étude pilote en explorant plus spécifiquement l’influence de l’environnement sur les principaux indicateurs de santé et de bien-être des résidents. En poursuivant nos efforts pour mieux comprendre cette influence, nous porterons une attention particulière au processus d’appropriation spatiale de leur environnement par les résidents. L’appropriation de son environnement est potentiellement une étape majeure pour se sentir chez soi. Cette appropriation de l’environnement conduit-elle à une meilleure santé et qualité de vie ? Très peu d’articles explorant cette question sont disponibles. Les articles existants se concentrent principalement sur l’appropriation de l’espace public, et nous nous demandons donc si son processus et ses facilitateurs dans les espaces publics peuvent être décrits de manière similaire pour les résidents en EHPAD.
Dans le prolongement de notre étude initiale, nous envisageons de mener une étude mixte contrôlée multicentrique. Cette étude longitudinale vise à évaluer l’effet de la fréquentation régulière d’un jardin enrichi sur la santé et le bien-être des résidents. Une étude qualitative mettra l’accent sur la compréhension du niveau et du processus d’appropriation et examinera la relation entre la fréquentation du jardin enrichi et les indicateurs de santé des résidents
Différents modèles d'études

Méthodologie
Nos protocoles de recherche s’appuient sur le référentiel SPIRIT 2013 en énonçant la prise en compte des 33 points de la grille standard. L’objectif étant d’assurer tant au niveau de la méthodologie que de la mise en oeuvre la meilleure robustesse et valeur de preuve aux résultats obtenus.
Un comité de supervision du projet surveille l’étude et fournit des informations et des commentaires tout au long des phases de l’étude. Ce comité de supervision rassemble le sponsor et le chef de projet ainsi qu’un superviseur de projet sur chaque site impliqué. Le comité de supervision contribue à la qualité de l’étude et à l’applicabilité des résultats en intégrant les avis et suggestions des professionnels de santé.


Etudes quantitatives
Une étude randomisée et contrôlée permet d’évaluer après trois mois les effets des visites régulières d’un jardin enrichi par des résidents. Il s’agit d’une étude longitudinale avant-après qui évalue chaque participant des groupes d’intervention et de contrôle sur des échelles de mesure spécifiques.
Les résultats principaux concernent toute variation de la mesure avant / après l’intervention dans l’évaluation de la cognition en utilisant le Mini Mental State Examination (MMSE). L’évaluation des troubles cognitifs par le Mini Mental State Examination MMSE consiste en un questionnaire de 30 questions explorant différents domaines : orientation, apprentissage, attention et calcul, rappel, langage et praxis constructive. Ce score doit être modéré en fonction du niveau socioculturel de la personne. Cette évaluation aura lieu au début et à la fin de l’étude. Les résultats secondaires au cours de l’intervention seront l’autonomie à l’aide de l’échelle ADL (Activity Daily Living), les comportements perturbateurs à l’aide de l’inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield (CMAI) et la qualité de vie évaluée par l’échelle QoL-AD (Quality of Life for Residents with Dementia), le nombre de périodes de chutes y compris les chutes nécessitant une hospitalisation, le nombre et la durée des hospitalisations, les changements majeurs dans les symptômes comportementaux et psychologiques évalués par l’inventaire neuropsychiatrique (NPI) et une différence dans la prescription de médicaments.

Etudes qualitatives
L’objectif d’une étude qualitative est de décrire le processus d’appropriation de l’environnement par un résident d’une institution gériatrique, les caractéristiques environnementales qui facilitent cette appropriation et les indicateurs qui la caractérisent.
De même, l’étude qualitative contribue à apprécier l’empowerment du patient / résident dans sa relation avec son environnement en tant que source de bien-être et de préservation de sa santé.
L’appropriation n’est pas un concept caractérisé en tant que tel, mais une perception définie par certains attributs, tels que la fierté, la possibilité de laisser une empreinte dans l’environnement, la revendication d’un espace qui sort du cadre régi par la collectivité, la possibilité d’y inviter la famille et d’y envisager des activités de façon autonome.
Ces études multi-centriques qualitatives sont basées sur des entretiens semi-dirigés ou des focus group auprès de résidents, de soignants et de proche aidants en institution gériatrique (EHPAD).

Etudes mixtes
La valeur d’une étude mixte dans notre champ d’expérience est de permettre une compréhension plus fine des processus, des phénomènes qui président à la relation que le résident / patient établit avec son environnement et qui participent de l’amélioration de sa santé et de sa qualité de vie.
Nos dernières réalisations














