Jardin et bien-être en EHPAD

Y-a-t-il un lien entre présence d’un jardin et bien-être en EHPAD? La crise sanitaire actuelles et les débats de ces dernières années ont souligné les attentes sociétales relatives à la qualité de vie des personnes âgées. Les enjeux sont multiples et ils sont renforcés par le vieillissement de la génération silencieuse et des baby-boomer, les poly-pathologies et l’augmentation de la dépendance. La qualité des soins, la présence d’un personnel formé à la gériatrie en nombre suffisant, constituent assurément un élément important.

Des études scientifiques sur l’environnement et le bien-être

La contribution de l’environnement à cette qualité de vie a été déjà largement soulignée par les travaux de recherche conduits par de nombreux universitaires issus de la santé, de la santé environnementale, du design architectural.

Les éléments qui émergent de ces études soulignent l’importance que peut jouer l’environnement, qui parfois loin d’altérer les capacités des résidents, comme il le fait parfois, participe lorsqu’il est adapté à la préservation voire la restauration de ses facultés.

Il convient d’ajouter qu’il n’existe pas un modèle architectural idéal pour l’ensemble des syndromes gériatriques et que celui-ci dépend en partie des fragilités des personnes. La description de ces architectures idéales devra se soumettre également aux contraintes budgétaires et réglementaires de ces établissements, ce qui risque d’en retarder la mise en oeuvre effective.

D’autant que tous les facteurs de l’environnement bâti en lien avec la santé nécessitent d’être précisés par des recherches complémentaires.

Jardin et bien-être en EHPAD

Le jardin thérapeutique enrichi ne souffrant pas des mêmes contraintes peut constituer une solution pertinente non seulement par la plus grande facilité à le mettre en oeuvre, mais aussi par la démonstration qui a été faite de sa participation positive à la santé.

Mettre en oeuvre un jardin thérapeutique enrichi dans un EHPAD disposant d’un espace extérieur suffisant constitue une réponse incontournable en particulier pour les établissements où cet enjeu de bien-être fait l’objet d’une criticité et d’une urgence particulière.

Jardin et bien-être en ehpad

 

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Jardin thérapeutique enrichi en EHPAD

Jardin thérapeutique enrichi en EHPAD: Le rôle de l’environnement physique

Le jardin thérapeutique enrichi en EHPAD est un enjeu important lié à l’évolution des populations qui y sont accueillies. L’allongement de l’espérance de vie entraîne une forte augmentation du nombre de personnes très âgées, fortement touchées par des maladies chroniques, des polypathologies et des maladies neurocognitives.

Une proportion importante d’entre elles vit dans des institutions gériatriques. En Europe, on estime que 3 millions de personnes âgées vivent en EHPAD ou équivalent  (Cushman et Wakefield 2019) en raison d’une perte d’autonomie fonctionnelle et/ou de handicaps liés à des troubles cognitifs, principalement liés à la maladie d’Alzheimer.

Il y a donc un défi important pour ces institutions gériatriques à offrir une gamme de services de soins qui répondent à la fragilité croissante de leurs résidents, tout en offrant un cadre de vie qui compense utilement l’abandon de leur domicile.

A cet égard, l’environnement a été régulièrement mis en avant comme un facteur important de qualité de vie, de bien-être et de santé. De nombreuses publications ont souligné l’effet majeur de l’environnement bâti pour répondre à cette préoccupation (Day et al., 2000).

L’environnement physique est essentiel tant pour offrir un cadre de vie agréable que pour atténuer les troubles et les déficiences liés à l’âge. Le rôle de l’environnement physique sur la santé a été largement exploré par la recherche scientifique, notamment dans les études sur le modèle animal.

jardin thérapeutique enrichi

Des recherches scientifiques récentes améliorent nos connaissances

Dans des travaux pionniers, le neuropsychologue D. Hebb (Hebb, 1947) a réalisé des études d’intervention et constaté qu’un enrichissement de l’environnement permettait d’améliorer les capacités cognitives des souris.

En outre, il est apparu que cette intervention produisait des effets neurobiologiques, en particulier une meilleure capacité fonctionnelle, des connexions neuronales et une réduction de l’anxiété (Görtz et al., 2008).

Suite à ces travaux, des expériences similaires ont été menées sur des souris transgéniques soutenant que l’enrichissement de l’environnement réduit le stress psychologique par rapport à un environnement appauvri (Larsson et al., 2002), ou module fortement la génération d’Aβ (peptides bêta-amyloïdes) in vivo et son impact sur la fonction du système nerveux des animaux atteints de la maladie d’Alzheimer (Jankowsky et al., 2005).

La prévalence de l’épuisement professionnel des soignants, la lutte difficile contre les grands syndromes gériatriques font de la santé et de la qualité de vie des personnes âgées un enjeu majeur qui questionne également l’environnement de l’EHPAD (Havreng-Théry et al., 2021).
Alors que la recherche en santé environnementale se développe, la réalisation d’essais contrôlés randomisés sur des humains, et principalement des personnes âgées, reste critique tant pour des questions éthiques que techniques (Resnik, 2008).
Nous nous demandons donc si l’environnement physique pourrait également influencer la santé des humains vivant en EHPAD.

Par conséquent, nous nous demandons si ces efforts de recherche ont abouti à la conception d’un environnement idéal et si cet environnement a démontré des avantages clairs pour la santé et le bien-être des résidents (Flood, 1995) .

La revue de littérature scientifique que nous avons conduite, en utilisant une équation de recherche ciblée sur l’ensemble des bases de données médicales internationales, a permis de mettre en évidence quelques conclusions intéressantes relativement au rôle de l’environnement sur la santé et le bien-être des résidents.

Le jardin thérapeutique enrichi

Le jardin thérapeutique enrichi y apparait comme étant un des espaces les plus favorables tant dans l’amélioration de la qualité de vie, la satisfaction des aidants, que la restauration ou la préservation des capacités existantes.

Il faut noter toutefois que la question de la facilité d’accès au jardin est un élément important. Il faut que le jardin soit visible et éviter les obstacles pour y parvenir ( verrouillage de portes, ouverture difficile…), au risque de développer un sentiment d’anxiété et de l’agitation.

La lumière et le son

Deux facteurs importants se révèlent également à travers cette étude: la lumière et le son.

La fréquence et l’intensité de la lumière, ainsi que la possibilité de bénéficier régulièrement d’un éclairage par la lumière naturelle, sont des éléments à bien ajuster afin de faciliter l’engagement dans des activités, réduire l’apathie et les troubles du comportement.

De même, un éclairage adapté dans les espaces de restauration, se révèlent déterminants pour favoriser la convivialité leur de la prise des repas.

Des éléments qui ont été mesurés par un meilleur IMC (indice de masse corporelle) et une amélioration des indicateurs de qualité de vie (DemQoL) et le meilleur respect du rythme circadien.

Le son y est relevé particulièrement comme une nuisance lorsqu’il s’agit d’une réduction du bruit, qui affecte l’agitation et la qualité de vie. Par contre, la présence de musique en fond sonore ne participe pas d’amélioration des indicateurs de santé ou de qualité de vie.

La dimension des EHPAD en question

Etonnamment, la dimension des EHPAD avec la tendance actuelle à développer le concept de maisonnée accueillant 8 à 12 résidents, comparée à des configurations traditionnelles ne produit pas systématiquement un bénéfice mesurable sur la qualité de vie, le bien-être et la santé des résidents.

Dans certaines études, ce concept d’architecture de « petite taille » y est favorable, dans d’autres, aucun différence mesurable n’y est observée.

Il convient donc d’apprécier cette évolution avec nuances. Sans doute en lien avec l’ensemble des facteurs en jeu dans le quotidien de la vie en EHPAD,  en particulier le rôle des soignants, le design général et la dimension culturelle.

Favoriser la rénovation intérieure centrée sur le résident

La rénovation d’un établissement, ou d’une partie de l’EHPAD avec une approche centrée sur les attentes du résident produit régulièrement des effets bénéfiques. Il s’agit souvent d’aménagements simples et bien pensés qui permettent d’effacer un peu la dimension hospitalière de l’architecture intérieure.

S’agissant d’augmenter la pénétration de la lumière naturelle, l’introduction de végétale, la peinture des murs ou la décoration intérieure. On observe dans les études concernées, des bénéfices sur la fréquence et la durée des interactions entre résidents et par conséquent de la sociabilisation, ainsi que la réduction de l’agitation.

Les études sur les salles multi-sensorielles (Snoezelen) ne révèlent pas de bénéfice sur la santé

Enfin, l’ensemble des études recensées relativement à l’usage de salles multi-sensorielles (telles que des espaces Snoezelen), révèlent l’absence de bénéfices mesurables sur la santé des résidents. Les études interventionnelles conduites avec des protocoles robustes ne parviennent pas à mettre en évidence des avantages mesurables de la fréquentation régulière de ces espaces par rapport à un groupe contrôle. Et cela en particulier pour des résidents atteints de la maladie d’Alzheimer.

En conclusion

Cette petite synthèse présentée ici, confirme cependant que :

  • l’environnement physique joue un rôle significatif sur la santé et la qualité de vie en institution gériatrique
  • de nombreux paramètres rentrent en jeu et il convient en conséquence de concevoir les EHPAD en plaçant  le résident au coeur des préoccupations
  • les EHPAD ont souvent été conçus avec des enjeux financiers et règlementaires importants, oblitérant trop souvent la qualité de vie du résident
  • le développement des connaissances scientifiques encouragent à la valorisation de cette expertise. Il s’avère que la mutualisation de ces connaissances souligne les effets néfastes qu’un environnement appauvri peut produire. Des efforts continus doivent être poursuivis pour améliorer la conception des EHPAD, si tant est que le. concept de l’EHPAD tel qu’il existe aujourd’hui doive être préservé ?

 

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Biodiversité et jardin thérapeutique

Biodiversité et jardin thérapeutique: C’est une conviction, c’est un engagement, le jardin enrichi à visée thérapeutique doit favoriser le développement de la biodiversité

O Ubi Campi a souhaité renforcer la palette végétale du jardin thérapeutique pour apporter des évolutions sur la valorisation de la biodiversité.

Biodiversité et jardin thérapeutique: Un jardin invitant à sortir

Une sélection de végétaux à feuillage verdoyant et/ou fleurs colorés et à long fleurissement proche de l’entrée principale du jardin

Des plantes et fleurs mellifères, nectarifères, odorantes, avec des baies pour les oiseaux ou constituant un lieu de nidification de la faune, (indigène). Mais aussi un potager, important support de biodiversité. Il doit être adapté aux résidents et aux personnels soignants. Il est placé en hauteur pour le jardinage et la cueillette.

Cela s’accompagne par une gestion différenciée des espaces qui permet d’inverser le bilan environnemental négatif. Il faut préserver et en rétablir la richesse existante des sols, des paysages et du vivant.

Chaque projet fait l’objet d’une analyse spécifique en fonction des écosystèmes particuliers.

Le jardin étant par essence, un espace artificiel, il s’agit de lui redonner le plus largement sa valeur naturelle, ce qui impose souvent de changer du tout au tout notre rapport au jardinage traditionnel qui a introduit progressivement des pratiques contraires à la valorisation de la biodiversité.

Biodiversité et jardin thérapeutique : comment la favoriser?

Si le patient est placé au coeur des enjeux d’un jardin thérapeutique, la valorisation de la biodiversité se doit d’y être associée en permanence. Cela implique des choix raisonnés concernant l’architecture générale du jardin, le choix des matériaux utilisés, la répartition de la flore dans l’espace.

Un sol est dit-on formé par deux composés:

  • l’un issu de la roche mère dit minéral,
  • l’autre organisme issu  des végétaux formant un mille feuille extraordinairement complexe.

La réalité est bien différente.

Les sols en zone urbaine et péri-urbaine, sont constitués de remblais de toutes sortes. Sur la partie supérieure, on a un régalage de terre végétale arrachée par décapage à son milieu d’origine.

Bien entendu, cette pratique ne peut suffire à constituer un sol et n’est pas durable. Les manuels avertis précisent même les épaisseurs de terre végétale : pour les arbres, une profondeur de 1,00 m à 1,50 m voire plus, est préconisée en fosse de plantation.

C’est une ineptie. Il n’existe aucune partie du globe ou de telles profondeurs existent, même sur les meilleures terres agricoles.

Il convient en conséquence notamment :

  • de favoriser le développement des microorganismes dans le sol,
  • d’encourager la présence d’une méga-faune ( taupes, carabes…), d’une macro-faune (lombrics, pseudo scorpions…), d’une méso-faune (acariens, collemboles…) et d’une micro-faune (nématodes, amibes…)
  • et faciliter le foisonnement du règne végétal ( algues, bactéries filamenteuses, champignons, mycorhizes)

Ces préoccupations concernent également la bonne gestion des eaux dans le  jardin. Il est important de bien choisir les types de végétaux en fonction du milieu. La pratique intensive de l’arrosage risque de perturber l’équilibre microbien du sol en favorisant l’arrivée d’organismes qui n’y seraient pas désirés.

D’autres critères entrent en considération tels que:

  • Le choix de plantes mellifères
  • Limiter les besoins et des pratiques d’entretien (le passage d’une tondeuse produit des gaz à effet de serre, et conduit à l’éradication d’insectes pollinisateurs) sans parler de la nuisance sonore lorsqu’il s’agit de matériel thermique
  • Préparer le terrain en vue de la formation de massif qui vient perturber l’équilibre d’un sol
  • La pratique de la taille est faite parfois de manière trop géométrique avec des taille-haie notamment. Elle a pour conséquence le vieillissement prématuré du végétal, sa fragilisation face aux maladies et l’absence de fleurissement. Elle génère aussi un appauvrissement du sol lorsque les déchets végétaux sont évacués vers une décharge verte.
  • La période des pratiques d’entretien qui peuvent entrer en collusion avec celle de multiplication de la biodiversité
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Jardin thérapeutique et paysage

De nombreuses interrogations existent relativement à la relation entre jardin thérapeutique et paysage, aux choix paysagers à mettre en oeuvre au sein d’un établissement de santé. Qu’il s’agisse du jardin paysage qui enveloppe l’EMS ou du jardin thérapeutique enrichi.

L’architecture paysagère

jardin thérapeutique et paysage

Quelle relation entre jardin thérapeutique et paysage: l’organisation des espaces paysagers est privilégiée par l’architecte dans ses esquisses. Elle permet de créer une ambiance qui répondra à de nombreux critères:

  • une atmosphère agréable, accueillante qui sera perçue dès la première visite dans l’établissement. Le visiteur la percevra  au fur et à mesure de ses visites. Il l’appréciera dans son quotidien depuis la fenêtre des chambres et les espace communs. Cette impression dès l’entrée dans l’EMS (Etablissement médico-social), est importante. C’est elle qui formera le sentiment du résident et de sa famille avec ce nouveau lieu de vie.

Jardin thérapeutique et paysage: Une sensation de liberté et de nature

  • éliminer la sensation d’enfermement générée par les murs ou les clôtures, les digicodes. Il s’agit de trouver un équilibre entre le sentiment d’être en sécurité et la préservation de la liberté.
  • réduire les besoins en entretien:
    • cela a un impact sur le budget de fonctionnement de l’établissement,
    • l’ambiance paysagère pourra être valorisée par un entretien régulier,
    • enfin, les interventions de jardiniers produisent des nuisances sonores . Elles sont des sources de stress pour les résidents et le personnel soignant.
  • valoriser la biodiversité
  • créer un esprit du lieu: un mélange de sensibilité et de finesse qui donnera le sentiment d’être dans un lieu privilégié sans être coupé du monde. Cette ambiance paysagère peut se décliner avec des tonalités très différentes:
    • Soit en mettant en scène l’empreinte régionale et en la conjuguant à travers différentes ambiances,
    • Soit en créant des scènes s’inspirant des jardins du monde: par exemple en créant des espaces reproduisant un jardin d’inspiration asiatique, puis provençal ou exotique…

Une conception centrée en priorité sur le bien-être et la santé du résident

Une attention sera portée à la dimension paysagère:

  • à l’enveloppe végétale,
  • aux profils  paysagers
  • à l’atmosphère perçue depuis l’intérieur du bâtiment et ressentie en visitant le jardin,

Ce sont des éléments importants pour faciliter l’appropriation du lieu. Ils favorisent la fréquentation du jardin par le résident. Ils offrent un repérage spatial et permettent de rompre avec les marqueurs hospitaliers.

Ainsi, le jardin avant d’être thérapeutique raconte une histoire et est une invitation au voyage.

Ceci  concerne les résidents, mais aussi les soignants, les familles et les riverains. Le jardin de l’EHPAD peut devenir un lieu privilégié où l’on se retrouve et se rencontre. Le jardin peut libérer l’établissement de son isolement.

Cet espace paysager accueillera si possible une majorité de plantes locales. Cela n’exclut pas d’introduire quelques essences originales dans la mesure où leur adaptation sera possible.

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Jardins enrichis et troubles du comportement

Les troubles du comportement désignent des signes et symptômes inadaptés qui se traduisent différemment en fonction des populations concernées et des pathologies. Jardins enrichis et troubles du comportement: une opportunité et une offre une médiation thérapeutique

Les troubles du comportement sont des signes ou des symptômes psychologiques et comportementaux. Ils se traduisent par des attitudes inadaptées aux situations ou au contexte. Ils sont observés variablement sur différents types de population en fonction des pathologies.

Les troubles du comportement du sujet âgé

De nombreux travaux et guides de recommandations sur les troubles du comportement chez le sujet âgé et en particulier les personnes atteintes de maladies neuro-dégénératives font actuellement référence. On notera en particulier :

Les troubles du comportement se caractérisent principalement par deux formes de manifestation:

– forme négative ou déficitaire : le sujet se place en retrait – apathie, adynamie, anxiété voire dépression – également appelés troubles psychologiques

– forme positive ou productive : le sujet devient perturbateur pour son environnement – agitation, agressivité, idées délirantes, cris, déambulation – également appelés troubles psychotiques

Ces deux formes de troubles du comportement sont évaluées sur des échelles reconnues telles que le NPI (NeuroPsychiatric Inventory) ou Cohen-Mansfield (état d’agitation). Ils en mesurent/

  • la fréquence (d’une fois par semaine à tous les jours, voire tout le temps),
  • la gravité (de peu perturbant à très perturbant pour le patient)
  • et le retentissement sur les activités des soignants ( de pas du tout à très sévère).

Nos travaux sur l’enrichissement du jardin se sont portés en particulier sur la médiation de:

Les troubles anxieux

Au sein d’un EHPAD, on identifie fréquemment de nombreuses personnes sujettes à des troubles anxieux, caractérisés par:

  • un isolement,
  • une opposition aux soins,
  • des troubles de l’appétit,
  • une demande d’attention supplémentaire
  • aphasie
  • apraxie

En situation de crise l’anxiété évolue vers des séquences d’agitation, d’agressivité voire de pleurs et de cris.

jardins enrichis et troubles du comportement

Le jardin thérapeutique enrichi réduit la manifestation des troubles anxieux

Les troubles anxieux s’évaluent en fonction du nombre, de l’intensité et de la durée des symptômes. Ils se traduisent aussi par une souffrance émotionnelle ou un retentissement marqué sur la vie du résident, des soignants, mais aussi des autres résidents à proximité. Un des objectifs important associé à la prise en charges des troubles anxieux, consiste en l’amélioration du diagnostic des symptômes cliniques et de leur origine afin de proposer une réduction de la prescription de psychotropes.

Il convient dans un premier temps de poser un diagnostic précis sur les sujets anxieux , et d’organiser une prise en charge par le jardin dans la mesure où celui-ci a été enrichi en correspondance avec l’anxiété. Sachant que la comorbidité des troubles anxieux est généralement associée à un état dépressif, des détériorations cognitives et des affections somatiques – notamment pour les cas d’épisodes dépressifs majeurs (EDM).

Jardins enrichis et troubles du comportement: La plainte anxieuse

Compte tenu de l’enjeu pour la santé, la plainte anxieuse et les symptômes somatiques nécessitent bien souvent une prise en charge prioritaires par les soignants des personnes concernées. Cette prise en charge conduit à une mobilisation importante des soignants sur des séquences individuelles qui se fait au détriment des autres résidents pour des soins:

  • individuels
  • différés
  • négociés

Une adaptation du programme de soins de l’établissement en valorisant un jardin enrichi, peut donc présenter des retentissements multiples:

  • réduction des troubles anxieux et bien-être des résidents concernés
  • moins de perturbation pour les résidents à proximité et les soignants
  • davantage de disponibilité pour les soignants en faveur des résidents

Nous avons actuellement élaboré un profil type de l’enrichissement d’un jardin thérapeutique à l’attention des sujets anxieux et envisageons une série d’études afin d’en optimiser le protocole de fréquentation.

Jardins enrichis et troubles du comportement: L’agitation et l’agressivité

Le Pr J. Cohen-Mansfield a validé une échelle d’évaluation de l’agitation du sujet âgé qui permet d’évaluer un patient sur une durée déterminée pour apprécier la pertinence de la mise en place d’un traitement ou de mesures adaptées à ses troubles du comportement.

Il a été suggéré que les comportements inappropriés reflétaient une défaillance de l’environnement à satisfaire les attentes du patient. Cette suggestion trouve également  une résonance dans les études menées sur l’environnement appauvri. Et le jardin en cela peut constituer un espace de compensation à ces défaillances de l’environnement intérieur. Encore faut il que ce jardin dispose des aménagements requis.

En 2008, M Detweiler publie dans l’American Journal of Alzheimer’s Disease & Other Dementias les résultats d’une étude sur l’impact de la fréquentation d’un jardin sur les troubles du comportement. Il évalue sur l’index d’agitation de Cohen Mansfield, et les conclusions donnent un signal encourageant en faveur de la réduction de ces troubles. Préalablement, Cohen-Mansfield avait mené une enquête auprès  des directeurs de 320 établissements gériatriques aux Etats Unis.

Une enquête publiée dans Alzheimer Disease and Associated Disorders

Cette enquête publiée en 1999 dans le journal Alzheimer Disease and Associated Disorders, soulignait parmi les facteurs facilitant l’apparition des troubles d’agitation: la possibilité d’avoir ou non un accès libre au jardin. Bien souvent, les portes verrouillées pour des motifs de sécurité se révèlent être un facteur aggravant. Par ailleurs c’est une des rares enquêtes, qui s’est efforcée de recenser les aménagements présents dans le jardin.

Il n’y apparait pas la notion de jardin enrichi, et les observations se concentrent sur la dimension paysagère du jardin (arbres , massifs ornementaux, bassins…).

Les études cliniques préliminaires que nous avons conduites ont démontré l’intérêt d’un enrichissement spécifique du jardin. Ceci afin d’obtenir dans la durée une réduction significative de la fréquence et du retentissement de l’agitation et de l’agressivité. Nos efforts convergent vers la définition détaillée de chacun des éléments susceptibles de former efficacement un jardin thérapeutique capable de les prendre en charge et d’en réduire les manifestations.

jardins enrichis et troubles du comportement

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Jardin enrichi et écologie humaine

Quelle inspiration pour notre démarche sociétale? Le jardin enrichi et écologie humaine ont ils des points de convergence ?

Le courant pour une écologie humaine

C’est un laboratoire de transformation personnelle et sociétale au service de tout l’homme et tous les hommes. Il est fondé sur une anthropologie réaliste qui situe l’homme à sa juste place dans le monde vivant. 

Le CEH est né dans un contexte historique :

* l’impasse de la modernité, de l’individualisme intégral et de l’ultra-libéralisme qui déshumanisent et détruisent la biosphère.

* Une foule d’initiatives alternatives engagées par des personnes au service de l’homme et du milieu vivant.

Le CEH propose à ceux qui le rejoignent de se situer comme acteurs à hauteur d’homme. Là où ils se trouvent, avec les capacités et les talents qu’ils ont, pour construire une Société de Bien Commun (SBC).

Jardin enrichi et écologie humaine

Il leur propose :

  • Manifeste qui offre trois clés pour cette transformation : bienveillance, communs et vulnérabilité,
  • Formation anthropologique expérimentale et pratique à suivre en équipe, qui permet à chacun de s’outiller pour se situer, s’enraciner. Lui permet de s’ouvrir, se relier, habiter, travailler, cultiver, prendre soin, pacifier et mieux contribuer à la construction de cette SBC,
  • Publications qui donnent voix à des acteurs déjà engagés dans cette transformation au cœur de leurs activités,
  • Chemins d’action sectoriels et des outils pour ceux qui veulent rechercher et mettre en œuvre pratiquement cette transformation. Agriculture, travail, habitat, santé, éducation, culture, insertion sociale, justice, numérique, journalisme, finance.

Jardin enrichi et écologie humaine: La société de biens communs

Un article publié dans le 4ème volume décrit le concept de jardin thérapeutique enrichi .

Nos vulnérabilités sont des portes qui peuvent s’ouvrir sur la joie de la rencontre, l’exaltation de l’échange, la douceur du soin donné ou reçu. C’est ce dont témoignent ici des acteurs du bien commun. Ils se sont consacrés aux personnes âgées ou en situation de handicap, aux malades du cancer, aux leaders en burn out ou à notre vitale biodiversité…

La conscience de notre vulnérabilité commune nourrit ainsi la seule ambition qui vaille : celle d’agir ensemble là où nous sommes enracinés pour adapter, réparer, voire embellir notre monde, et accéder à l’espérance.

jardin enrichi et écologie humaine

Extrait de l’article

« Nous avons une image fantasmée du jardin. Jardins de Babylone, ceux de Perse, du Japon, de la Chine ou de l’ère médiévale… Ces lieux où nous retrouvons un lien avec la nature seraient comme magiques, salvateurs et chargés de bienfaits thérapeutiques. Cette idée communément admise a-t-elle des fondements scientifiques ? Pour exercer au mieux ma profession – créer des jardins thérapeutiques pour aider les personnes malades et vulnérables – il m’a fallu étudier cette question et mesurer les effets provoqués par ces espaces.

À travers mes diverses expériences de l’enfance et de l’adolescence, en regardant les étoiles ou gravissant les montagnes, en cultivant un potager ou parcourant les forêts, j’ai saisi la différence fondamentale entre la nature sauvage, majestueuse et parfois effrayante, avec la nature domestiquée dans un jardin créé par l’homme.

Parcourant la littérature scientifique, j’ai découvert le concept d’healing garden (jardin thérapeutique). Son affirmation est simple : le jardin soigne !  Mais il semblait difficile d’en discerner l’efficacité et les mécanismes. S’agissait-il de tous les jardins ? Bien souvent, les articles concluaient en suggérant de faire des recherches complémentaires, pour s’assurer de la façon dont le jardin apportait cette part de soins évoquée.

Parmi les premiers, Roger S. Ulrich démontre que le temps de convalescence post-opératoire d’un patient est réduit lorsque la fenêtre de sa chambre lui offre la vue sur un arbre. De nombreuses autres études suivent : chacune s’efforce de confirmer les vertus thérapeutiques du jardin. Mais nulle ne semble véritablement solide, si ce n’est dans ses affirmations… » (lire la suite en cliquant sur l’icône de l’article)

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Jardin thérapeutique et autonomie

 La perte d’autonomie est l’un des enjeux majeurs de nos sociétés liés au vieillissement. L’âge moyen de perte d’autonomie est de 83 ans. Comment le jardin peut il compenser l’accroissement de la dépendance liée à l’âge? Jardin thérapeutique et autonomie peuvent-ils se rencontrer positivement dans le jardin?
Depuis le rapport de Pierre Laroque en 1962, la politique française d’accompagnement du vieillissement est fondée sur le Maintien à domicile. Cette priorité accordée au domicile a été confirmée en  décembre 2015 par la « Loi sur l’adaptation de la société au vieillissement » Au cours de ces décennies, le profil de la société française s’est profondément modifié, en lien avec l’augmentation de l’espérance de vie, le travail des femmes, l’évolution de l’habitat et la perte d’autonomie liée à l’âge.

La perte d’autonomie qui touche 20% des personnes de plus de 85 ans, inscrit la maison de retraite devenue EHPAD dans le parcours de vie d’une part de plus en plus importante de la population âgée.

La dépendance :

83% des résidents sont en perte d’autonomie (GIR 1-4)

54% sont très dépendants (GIR 1-2)

Comment le jardin enrichi peut il contribuer à compenser la perte d’autonomie ?

En 1999, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) déclarait à l’occasion de sa Conférence ministérielle Santé & Environnement, que « l’environnement est la clé d’une meilleure santé ».

« La santé environnementale comprend les aspects de la santé humaine y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement »

Un certain nombre de travaux scientifiques ont déjà souligné l’importance de l’environnement sur la santé, quelques exemples :

  • l’impact de l’architecture sur la santé (Ulrich RS. Effects of Healthcare Environmental Design on Medical Outcomes)
  • les fameux travaux d’Ulrich régulièrement cités de l’effet de la vue des arbres depuis un lit de convalescence post-opératoire
  • le syndrome de manque de nature (Nature Deficit Disorder)
  • La notion d’environnement prothétique et l’institut Weiss

Jardin thérapeutique et autonomie: des études cliniques encourageantes

Les travaux menés dans les instituts médico-sociaux (EHPAD, nursing homes, care homes, EMS) ont donné lieu à des démonstrations d’impact positif d’une architecture bienveillante sur :

jardin thérapeutique et autonomie

  • la prévalence et la gravité des troubles du comportement
  • l’appétence et la prise de repas des résidents en fonction de l’architecture du restaurant
  • la désorientation en fonction de la lumière (naturelle ou artificielle), des couleurs, de la signalétique et de l’architecture intérieure
  • le lien social lié aux espaces de rencontres et la bienveillance du site favorisant les visites des proches
  • les troubles du sommeil
  • la fréquence des chute

Ainsi, ces observations faites sur le lien entre l’environnement et la santé de populations psychogériatriques relèvent principalement de la bien-traitance architecturale – laquelle est une  notion de psychologie environnementale qui étudie les interrelations entre l’homme et son environnement- ce qui sous-entend notamment que « moins la personne est compétente (santé biologique, habilité sensorielle et motrice, fonctions cognitives), plus elle sera sensible et vulnérable aux déficiences de son environnement » (docilité environnementale).

 

Pourtant, la bibliographie scientifique ne révèle pas de publications faisant état d’un impact de l’environnement sur l’autonomie. Les seules références disponibles concernent des expériences menées sur des rongeurs dans un environnement enrichi – avec la nuance que la mesure de l’autonomie fonctionnelle ne dispose pas d’échelle standardisée pour les souris.

Si bien que les travaux de conception de l’enrichissement du jardin se sont concentrées sur les critères utilisées sur les échelles de (Activity Day Living) et IADL (Instrumental Activity Day Living).

Les principaux éléments d’enrichissement qui ont participé aux études cliniques démontrant une récupération d’autonomie fonctionnelle sur l’échelle IADL sont :

– les mannequins de jardin

– le xylophone arc en ciel

– la station météo

– le talus ergonomique avec les ateliers de tressage et sculpture végétale

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Jardin thérapeutique et psychiatrie

En hôpital psychiatrique, les pathologies sont souvent multiples et vont chercher leurs racines dans des contextes très diversifiés. La bonne adaptation du jardin est un élément essentiel pour son efficacité. Quel potentiel envisager entre jardin thérapeutique et psychiatrie?

Le jardin est déjà une solution de par ce qu’il offre de nature. il devient thérapeutique s’il participe pleinement au travail des équipes. C’est dans cette démarche participative que fut conçu le jardin thérapeutique d’une UMD (Unité de Malades Difficiles). Cette UMD accueille dans un espace très sécurisé des patients placés là pour des situations de violences aggravées et des conduites addictives mettant en cause des drogues dures.

 

jardin thérapeutique et psychiatrie

La proposition élaborée a résulté d’un travail ciblant:

  • la gestion occupationnelle,
  • les troubles du comportements
  • l’amplification de la simulation sensorielle

avec une vision partagée de recréer un cercle vertueux dans la perception du temps et de l’impact des actions et des gestes mis en oeuvre.

La nature, le végétal que l’on peut intégrer entre ces hauts murs sécurisés, offre cet avantage immense de ne se plier qu’à ses propres règles. On ne peut l’apprivoiser, c’est elle qui vous apprivoise et dicte son rythme. Avec des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, l’apprentissage du temps long n’est pas une nécessité voire même une contrainte à contourner. Il est ici mis en valeur et trouve son plein usage et bénéfice.

La répartition du végétal dans l’espace ne présente pas les mêmes enjeux qu’avec des personnes désorientées en gériatrie, il s’agit de faire un choix logique et de donner un sens visible à l’agencement du jardin.

Les modules enrichissant le jardin sont choisis et adaptés en fonction des objectifs thérapeutiques partagés. Un protocole d’évaluation sur des cycles de 3 et 6 mois permet de mesurer l’efficacité du jardin, d’ajuster la fréquentation et de gérer son évolution.

Ces jardins ont conduit à des mesures de bénéfice dans le cadre d’études longitudinales

portant sur :

  • l’évolution des troubles du comportement
  • la prise en charge médicamenteuse et en particulier les neuroleptiques
  • la gestion occupationnelle
  • le sevrage et les comportements addictifs

Les évaluations mises en place ont donné des pistes encourageantes et produits des résultats très positifs. La taille de la population étudiée n’a pas permis de confirmer la significativité des résultats. C’est pourquoi nous projetons une étude sur un échantillonnage plus significatifs afin de mesurer l’impact d’un jardin en hôpital psychiatrique.

Ces premières évaluations nous ont permis cependant d’avoir une première appréciation sur la pertinence:

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Jardin thérapeutique unité Alzheimer

Comment concevoir et quelles priorités donner à un jardin thérapeutique unité Alzheimer?

Les patients qui résident dans des unités spécialisées appelées suivant les établissements (généralement EHPAD):

  • Unité Alzheimer ou Unité de vie Alzheimer (UVA)
  • Unité protégée (UP) ou unité de vie protégée (UVP)
  • Cantou

présentent généralement un profil particulier, lequel évolue également avec le temps. Il ne serait pas approprié de décrire un profil type d’un résident en Unité Alzheimer. Chaque personne en fonction de son parcours de vie, de sa pathologie et et du stade d’évolution neuro-dégénératif sera différente.

On reconnait généralement 7 stades évolutifs de la maladie depuis le stade 1 (aucune déficience) au stade 7 (déficit cognitif très sévère). On les regroupe également en 3 groupes majeurs : stades précoce, avancé ou sévère

Jardin thérapeutique unité Alzheimer: S’adapter à l’évolution de la maladie

En pratique, on retrouvera dans ces unités spécialisées des patients des stades avancés et sévères. Cela dépendra principalement de la population générale présente dans l’établissement. Les unités Alzheimer accueillent des pathologies assimilées telles que les démences fronto-temporales, vasculaires cérébrales, parkinsonniennes mais aussi des syndromes de korsakoff.

La maladie d’Alzheimer représentant souvent le plus grand nombre de sujets. Cela a justifié cette appellation – laquelle est régulièrement remise en cause pour son effet stigmatisant.

Les recommandations

Si les patients que l’on accueille dans ces unités n’ont pas un profil homogène, la configuration, l’architecture, mais aussi la pratique des soins n’est pas identique suivant les EHPAD. La Haute Autorité de Santé (HAS) publie régulièrement des guides et cahiers des charges relativement aux bonnes pratiques à mettre en oeuvre.

Dans certains établissements, c’est le niveau de sécurité pour les résidents qui est positionné en priorité avec une préoccupation majeure de limiter les fugues, dans d’autres établissements, la liberté des résidents est placée au-dessus de l’objectif sécuritaire, et un accent particulier est apporté sur le développement de la pratique des soins.

Faut-il développer les unités Alzheimer?

Il serait difficile et maladroit de tenter d’en donner une classification formelle, sachant que le rôle principal adopté par les soignants se concentre sur l’accompagnement des résidents. Certains vont développer avec le temps des troubles du comportement alors que d’autres évolueront vers un profil aphasique et apraxique.

Ce qui importe dans la conception et l’animation d’un jardin enrichi dans une unité Alzheimer, c’est de l’adapter au profil général des résidents et d’y anticiper les évolutions potentielles.

Les caractéristiques d’un jardin thérapeutique enrichi en Unité Alzheimer

Jardin thérapeutique en unité alzheimer

Il conviendra de dire en préambule que le jardin dans une unité Alzheimer, devra être conçu avec la même démarche que pour les autres pathologies. C’est à dire en plaçant le patient au coeur du jardin afin qu’il se l’approprie le mieux possible et qu’il en tire les meilleurs bénéfices. Tant du point de vue de sa qualité de vie que de sa santé.

Bien évidemment, les patients Alzheimer (ou troubles associés) présenteront un certain nombre de caractéristiques communes – qui pourront servir de fil conducteur à l’agencement du jardin . Ceci notamment liées à leur mobilité et leur capacité d’orientation spatiale.

Bien souvent, les espaces prévus par les architectes des EHPAD pour le jardin des UVP, sont de taille réduite.Voire disposés dans un patio fermé. L’accès au jardin plus ouvert de l’EHPAD est malaisé, compte tenu de la présence de portes sécurisées.

Dans la mesure du possible, notre recommandation serait de faciliter l’accessibilité pour les résidents de ces unités spécialisées vers le jardin commun ou « général » de l’EHPAD. Il convient d’aménager ce jardin avec un enrichissement adapté pour des patients Alzheimer.

Jardin thérapeutique unité Alzheimer: L’architecture paysagère

Il conviendra de former des allées en gérant en même temps une bonne perception spatiale de l’ensemble du jardin. Depuis son point d’entrée, tout en aménageant des espaces différenciés dans leur atmosphère et leur couverture végétale. Préserver la sensation de découverte est un élément important de la circulation dans le jardin.

L’accessibilité

Les résidents de ces unités présentent fréquemment une bonne aptitude à la marche. Il faut l’encourager, tout en veillant à aménager des points de repos, à limiter les pentes à 5% voire si possible 3%. Le nombre de personnes circulant en fauteuil n’est pas toujours très élevé. Si bien que l’on pourra limiter la largeur des allées à 110 – 120, plutôt que 130-150.

Ceci préservera la sensation de chemin de jardin, et en limitera le coût par la diminution des surfaces nécessitant un revêtement.

Il importe que ce revêtement soit avec une finition dure plutôt qu’un matériau souple, ou instable. Ceci vaudra notamment pour les parkinsoniens pour qui  la sensation vestibulaire est altérée. Par exemple, un revêtement en béton sablé avec une légère coloration rose ou jaune.  Limiter les reflets du soleil sur un sol trop clair, pourra constituer une solution appréciée.

La palette végétale

Le choix de la palette végétale devra favoriser une lecture claire de la distribution des différents espaces. Cela concernera notamment les profils, le port végétal et les couleurs tant du feuillage que des inflorescences.

Pour des raisons de sécurité évidente, on éliminera tous les végétaux présentant une toxicité. Que ce soit dans les racines, le feuillage, les épines, les baies, les fruits ou les fleurs…. en particulier parce que nous avons affaire ici à des sujets susceptibles de porter à la bouche ce qu’ils peuvent cueillir.

L’évolution de la maladie favorise fréquemment le repli sur soi des patients. Il conviendra d’aménager le jardin de façon à encourager le lien social.

Jardin thérapeutique unité Alzheimer: l’enrichissement thérapeutique

En fonction du stade d’évolution des pathologies neuro-cognitives, il importe d’adapter les modules d’enrichissement. Ce qui conviendra à des patients à un stade avancé, ne fonctionnera plus à un stade sévère.

Les principales cibles thérapeutiques envisagées concerneront :

  • pertes cognitifs
  • les troubles du comportement
  • dépression et estime de soi
  • l’autonomie fonctionnelle

Nos équipes poursuivent leurs efforts de recherche de solutions pertinentes pour prendre en charge ces différents objectifs.

Le jardin présenté par O Ubi Campi à l’occasion de la finale du Concours du Carré des Jardiniers à Lyon en décembre 2017 rassemblait de nombreux modules adaptés pour des Unités « Alzheimer ».

Jardin thérapeutique en unité Alzheimer

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Projet de jardin thérapeutique enrichi

La mise en oeuvre d’un Projet de jardin thérapeutique enrichi peut sembler complexe. Pourtant en respectant quelques concepts simples centrés sur le résident (patient), la démarche est très logique.

Quelle démarche pour définir un projet de jardin thérapeutique enrichi ?

Il y a bien souvent un cap difficile à franchir entre l’intention et la réalisation. Traduire dans un jardin, la somme des besoins, des attentes que peuvent exprimer les résidents  en EMS.

Cependant, mettre en forme un projet de jardin thérapeutique est souvent une mission confiée aux professionnels de santé qui se retrouvent avec une motivation individuelle, porteurs des attentes des résidents en EHPAD.

Ainsi, ils portent ces attentes face à une parcelle dont la localisation au sein de l’établissement peut également suggérer de nombreuses interrogations quant à l’accessibilité et la fréquentation par les résidents.

Voici quelques conseils pratiques avec des réponses aux questions que nous recevons fréquemment.

Que faut il prendre en compte pour créer un jardin thérapeutique enrichi ?

Il est possible de citer quelques points essentiels, tout en soulignant que tous les détails comptent et l’on verra pourquoi.

La priorité c’est le résident de l’EHPAD avec autour de lui les soignants et les aidants.

Ce jardin doit être conçu pour qu’il puisse se l’approprier et le fréquenter. Pour cela l’accessibilité, la visibilité, l’ergonomie seront des critères essentiels.

Autrement dit : il vaut mieux un petit jardin, facile d’accès, directement connecté avec les espaces communs de l’établissement, et dont l’ergonomie permettra au résident d’avoir une expérience agréable, qu’un grand jardin que l’on ne découvrira qu’après un long parcours.

De nombreux aménagements pourront faciliter une fréquentation régulière du jardin :

Projet de jardin thérapeutique enrichi

  • en accès libre pendant la journée (plutôt qu’un accès à des heures précises et nécessitant le déverrouillage d’une porte)
  • visible depuis les chambres et les espaces communs (couloirs, salons, restaurants…)
  • qui permette par endroit de se retrouver à plusieurs, à d’autres de trouver un peu d’intimité (notamment avec ses proches)
  • où les essences caduques et les vivaces offriront un changement au rythme des saisons
  • qui au rythme du jour offrira des espaces d’ombres et des espaces ensoleillés
  • qui conservera au maximum une atmosphère de nature et de liberté – cela influera sur le choix des revêtements, la densité de la végétation

Comment organiser la dimension thérapeutique d’un jardin ?

Comme nous l’avons mis en évidence dans nos travaux de recherches, la médiation thérapeutique d’un jardin peut être ajustée par le choix de l’enrichissement. Cet enrichissement est fondé sur plusieurs paramètres :

  • la prévalence des troubles et des pathologies dans la population ciblée
  • l’ergonomie et la capacité d’appropriation de modules d’enrichissement en fonction des sujets
  1. Les domaines que nous avons explorés nous permettent d’offrir une large palette de modules d’enrichissement sur les troubles suivant :
  2. amplification de la stimulation sensorielle (facilitant l’appropriation du jardin en les rendant plus réceptifs à l’environnement)
  3. troubles cognitifs (avec une vaste déclinaison en fonction des formes de ces troubles, de leur retentissement et de leur ampleur)
  4. perte d’autonomie (à adapter en fonction du niveau de dépendance)
  5. troubles du comportement ( suivant la gravité, le retentissement et la fréquence de ces troubles . Une référence peut être donnée en s’appuyant sur l’échelle NPI ou de Cohen-Mansfield
  6. troubles de l’humeur (estime de soi et syndrome dépressif)
  7. prévention des chutes, motricité fine, équilibre,  perception vestibulaire ( un dimensionnement est à trouver pour préserver la dimension plaisir d’un jardin)
  8. troubles du sommeil (adapter un espace privilégié ou un parcours dans le jardin en suivant un « protocole » régulier)

Projet de jardin thérapeutique enrichi: cibler les priorités

C’est en effectuant un choix précis, en fixant des priorités que cette médiation thérapeutique s’inscrira durablement. Il ne s’agit pas d’être dans le tout-thérapeutique en négligeant la dimension de bien-être ou de plaisir du jardin. Ce sont là des compléments et des attendus essentiels par les résidents. C’est pourquoi un « dosage » doit être effectué, mais aussi une répartition, une distribution spatiale mesurée.

Tous les détails comptent : c’est à ce titre que le choix de la palette végétale permettra de rendre le jardin attrayant. Mais aussi que le revêtement des allées lui préservera une dimension de jardin et une ergonomie compatible avec la circulation en fauteuil ou avec un déambulateur.

Alors que les espaces d’ombre et de soleil seront correctement distribués dans l’espace en fonction du rythme des jours et des saisons. Il convient que l’ergonomie des points de repos (bancs, assises, rampes d’appui) seront facilitantes pour une pause bienveillante.

Ne pas oublier que la sensation d’enfermement pourra être atténuée suivant le type et la visibilité des clôtures qui entoureront l’espace.

Il est important que les besoins en entretien ne soient pas trop importants au point de laisser le jardin dans un état négligé…

En effet, lorsque ces éléments sont négligés, le résident risque d’avoir une mauvaise expérience lors de sa visite au jardin et ne sera ainsi pas encouragé à revenir.

Projet de jardin thérapeutique enrichi: le financement ?

Lorsque le projet n’est pas financé,  il convient d’engager une stratégie de recherche de financement en valorisant la cohérence du projet avec la qualité de vie dans l’établissement. O Ubi Campi peut constituer avec vous un dossier argumenté de demande de financement.

  1.  objectifs du jardin :
  • bien-être
  • espace de liberté
  • rencontre inter-générationnelle
  • dimension paysagère
  • interaction avec la nature
  • médiation thérapeutique
  1. évaluation du bénéfice thérapeutique :  mettre en place un protocole d’évaluation personnalisé mesurant l’impact de la fréquentation du jardin sur la santé
  2. participation à une activité de recherche :  il est possible de formaliser un partenariat de recherche avec notre pôle de Charles Foix.
  3. Un guide des financeurs régionaux peut également vous être fourni sur demande
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